Ferme les yeux doucement, petit patient ...

Il est allongé sur le lit, le teint blafard et les yeux dans le vague. Ses jambes dépassent des bordset il est recroquevillé sur lui même. Il sait à peine bouger, tellement la douleur est insoutenable.

Il sourit à peine en me voyant.
Il est l'heure de ses cachets.

Bombardé par de la morphine sous toutes ses formes. Il à du mal à réaliser ce qui lui arrive.

Et pourtant, il a mal ...

La douleur est physique, mais surtout morale.

L'endroit ou il se trouve n'est pas adapté, les soins, le personnel, la structure ... Rien ne peut l'apaiser. Et pourtant ... C'est ici qu'il a décidé de terminer sa jeune vie.

Un regard, un sourire, un mot suffit à rendre une journée plus jolie. Même si l'apparence tente à nous prouver le contraire.

Chaque fois qu'une personne passe la porte de sa chambre, c'est peut être une délivrance certaine.

Que ce passe t'il dans sa tête ? Personne ne le sait : c'est son jardin secret.

Accompagner vers la lumière n'est pas chose aisé, ni pour lui, ni pour elle. Mais c'est un chemin à parcourir ensemble. Pas d'issue possible. Pas de détour, le chemin est long mais défini ... On peut juste le lui rendre agréable ... C'est symbolique de sa profession.

Ce n'est pas parcequ' elle à choisi ce métier, qu'elle est à l'aise avec cette situation.
Elle même rejette ce qu'elle ressent pour mieux l'accompagner.

Doucement, elle laisse couler une larme à l'abri de tous les regards. Et à chaque fois qu'elle sort de son jardin. Cette chambre, lugubre et hospitalière. Probablement sa dernière demeure.

Chaque jour n'est pas une réussite, chaque jour est un combat pour eux ... Chaque jour, il souffre et elle s'adapte.

La morphine est telle qu'il s'endort de jour en jour. En tentant d'être confortable dans son corps, mais son esprit lui dicte autre chose. Cela lui rend les choses plus dures à endosser. Il compte beaucoup sur elle.

Mais elle est maladroite. Elle voudrait que sa souffrance s'apaise sans savoir comment s'y prendre.

Encore un peu plus de morphine s'il vous plait. Endort toi petit patient. Endort toi paisiblement.

Je veillerai sur toi ... C'est promis.

Comments

[murielzaros]

trop trop beau et si vrai............difficile se métier mais sa fait partie de notre rôle a nous les infirmiers- infirmières .....